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Vivaldi - L'Introduzione al Miserere (RV 638)
né le 4 mars 1678 à Venise et mort le 28 juillet 1741 à Vienne, est un violoniste et compositeur italien.
Vivaldi a été l’un des virtuoses du violon les plus admirés de son temps ; il est également reconnu comme l’un des plus importants compositeurs de la période baroque, en tant que principal créateur de concertos de soliste, genre initié par Corelli. Son influence, en Italie comme dans toute l’Europe, a été considérable, et peut se mesurer au fait que Bach a adapté et transcrit plus d’œuvres de Vivaldi que d’aucun autre musicien.
Son activité s’est exercée dans les domaines de la musique instrumentale — particulièrement violonistique — et de la musique lyrique ; elle a donné lieu à la production d’un nombre considérable de concertos, sonates, opéras, pièces religieuses : il se targuait de pouvoir composer un concerto plus vite que le copiste ne pouvait le recopier.
Prêtre catholique, sa chevelure rousse le fit surnommer il Prete rosso (« Le Prêtre roux »), sobriquet peut-être plus connu à Venise, que son véritable nom.
Comme ce fut le cas pour de nombreux compositeurs du XVIIIe siècle, sa musique, de même que son nom, fut vite oubliée après sa mort. Elle ne devait retrouver un certain intérêt auprès des érudits qu’au XIXe siècle, à la faveur de la redécouverte de Jean-Sébastien Bach ; cependant sa véritable reconnaissance a eu lieu pendant la première moitié du XXe siècle, grâce aux travaux d'érudits, de musicologues, à l'implication de musiciens et à l'enthousiasme d'amateurs éclairés.
Aujourd’hui, certaines de ses œuvres instrumentales, et notamment les quatre concertos connus sous le titre « Les Quatre Saisons » comptent parmi les plus populaires du répertoire classique.
Les introduzioni de Vivaldi sont de courtes pièces pour une voix de femme sur un texte religieux mais non liturgique en latin, destinées à prendre place avant une oeuvre chorale de grande dimension. Elles suivent la forme aria - récitatif - aria, et peuvent être d'une grande virtuosité. Celle-ci introduit le Miserere. On possède, sous forme manuscrite, huit introduzioni de Vivaldi.
Aux environs de 1715, il destine à la Pietà deux motets introductifs, probablement conçus comme interchangeables, pour mettre en musique le Miserere, psaume chanté pendant la Semaine sainte.
Un de ces motets est le touchant Filiae maestae Jerusalem (RV638), pour alto, qui, contrairement aux autres introduzioni, a la structure récitatif – aria- récitatif.
Le premier récitatif accompagné d’ouverture, est chargé d’accents expressifs, sur les longues tenues des cordes, sobres et efficaces qui suggère les pleurs des « filles de Jérusalem » (figlie di coro) et de la création toute entière au souvenir des souffrances endurées par le Christ.
Le texte de l’aria regorge d’imagerie arcadienne - brises flottantes, ruisseaux ondoyants, etc. Bien que la poésie suggère de renoncer à ces délices bucoliques pendant la semaine de la Passion, Vivaldi ne peut résister à quelques touches d’illustrations du texte impliquant le contraire.
L’introduzione s’achève sur un second récitatif, initialement accompagné. Le dernier mot du texte, Miserere est un signal d’entrée pour le psaume suivant.
Il est fort dommage que cette seconde œuvre, très probablement de Vivaldi lui-même, soit aujourd’hui perdue.
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